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« Say an wahala aka samu » (« Le travail dur mène à la réussite ») tel est le leitmotiv d’Issoufou, étudiant  nigérien de 22 ans. Venant d’un petit village éloigné de la capitale Niamey, cet étudiant extraordinaire est parvenu à intégrerune classe d’élite préparatoire pour les futurs ingénieurs en France grâce à d’excellentes performances dans ce pays d’accueil. Il fait parti des meilleurs de sa classe en France et a commencé à donner des cours particuliers de mathématiques et de physiques à ses camarades.

Fils d’une famille d’agriculteurs ayant élevés 9 enfants, Issoufou a pris l’initiative de demander à son père la permission d’aller à l’école. Durant des années il marcha 8 km deux fois par jour pour s’y rendre. Un jour le gouvernement nigérien  ayant pris connaissance de ses excellents résultats, lui a offert un vélo et proposé un poste honorifique en tant qu’étudiant membre du Parlement nigérien.

A cette 1^ère réussite s’ajouta sa première place à l’examen du lycée d’élite de Niamey. Considéré comme le meilleur étudiant de son école, le gouvernement nigérien lui a promis une subvention pour deux années d’études en France.

Malheureusement, une fois arrivé en France, la subvention ne lui a pas été octroyée. Après quelques mois Issoufou s’est retrouvé sans domicile durant les week-ends et vacances scolaires, quand l’internat, qui accueille Issoufou gratuitement, est fermé.

Depuis le mois d’octobre 2013 Management Mobility Consulting fournit à Issoufou des vêtements et un logement.

Interrogé sur les plus importantes difficultés rencontrées en Europe, Issoufou répondit sans sourire « J’ai toujours pensé que la vie était facile en Europe car les gens ont à manger. Après mon arrivée, je me suis rendu compte que cela dépendait de leurs moyens ».

Issoufou avait aussi légèrement sous-estimé les obstacles administratifs pour obtenir un titre de séjour. Après plusieurs visites à la préfecture, il a finalement réussi à fournir les documents nécessaires sous la forme requise.

Il a également observé un certains nombres de différences interculturelles : « Je suis surpris que les Européens travaillent toute la journée. Dans mon pays, les gens ne travaillent réellement que pendant la saison des pluies. Le reste de l’année, ils jouent ou sont impliqués dans des discussions qui peuvent durer des heures ou même des jours. Ils oublient facilement le temps. Les relations personnelles jouent un rôle important, les gens s’entraident beaucoup. Pour construire une maison par exemple vous n’aurez pas besoin de faire appel à des artisans car tous les voisins et habitants du village vont vous aider. »

Un des plus grands challenges d’Issoufou a été d’affronter les différences de notion du temps entre les deux continents. Jusqu’à maintenant il n’avait pas de notion du temps précise comme nous sommes habitués à avoir en Europe.  Il a dû s’ y habituer

Son constat après ses premiers mois en Europe ? « J’ai appris qu’en Europe tout est possible quand on travaille dur. J’expliquerai cela à ma famille et à mes amis lors de mon retour. Quand chaque Nigérien respectera cela, nous pourrons surmonter les prochaines famines. » Pour atteindre cet objectif Issoufou a décidé d’étudier l’ingénierie dans une des prestigieuses écoles d’ingénieurs de France comme « Les Mines » ou « Polytechnique ». Les tests d’entrées comprennent divers domaines. Le plus difficile pour Issoufou sera le test de natation. Il lui reste 4 mois pour apprendre à nager certainement pas un gros problème pour lui comparé aux efforts qu’il a fournis jusqu’à maintenant.

Nous te souhaitons bonne chance pour la prochaine étape. « Say an wahala aka samu. »

_{Photo: © pixabay.com | Cali}